Tanguy Leroy sera le prochain invité du LPS dans le cadre du séminaire le 14 février prochain.
Titre du séminaire : Ajustement du patient et de ses proches confrontés à la maladie chronique
Résumé du séminaire :
Dès l’apparition des premiers symptômes, puis tout au long du parcours de soins, le patient atteint d’une pathologie chronique et ses proches sont confrontés de façon répétée à diverses situations de stress qui contrarient leurs croyances, modifient leur identité, et questionnent leurs priorités et objectifs de vie. Dans ces circonstances, le maintien de la qualité de vie et de la santé requiert des individus qu’ils ajustent leurs cognitions et leurs comportements aux informations et aux impératifs nouveaux que supposent la maladie, sa prise en charge, et leurs conséquences. Se pose alors la question de la nature des processus impliqués dans cet ajustement (coping). Les recherches à ce sujet ont connu un essor considérable au début des années 80. Elles ont permis l’émergence de modèles qui s’avéraient innovants par rapport aux perspectives cognitivistes classiques puisqu’ils mettaient l’accent sur l’importance des processus émotionnels dans les activités et même la survie des individus. Néanmoins, ces perspectives centrées sur la recherche d’un bien-être personnel prennent encore aujourd’hui rarement en compte la dimension sociale des émotions et des processus impliqués dans leur régulation. Pourtant, la maladie chronique a un retentissement non seulement sur l’individu, mais également sur ses proches et sur les relations au sein de l’ensemble de son système relationnel (familial, amical…). Dans ces conditions, les individus sont susceptibles non seulement à réguler leur propre stress, mais aussi d’apporter leur soutien aux autres membres de leur réseau social. De ce point de vue, l’ajustement des individus stressés dépend non seulement de leurs propres stratégies de coping (endogènes) mais aussi des stratégies (exogènes) émises, spontanément ou non, par l’environnement social. De fait, les recherches menées dans une perspective psychosociale plus fondamentale suggèrent que les réactions des personnes vers lesquelles un individu se tourne suite à un événement émotionnel sont déterminantes à la fois de son bien-être émotionnel à court terme, mais aussi de son sentiment d’intégration sociale et de sa capacité d’ajustement à long terme. Plus généralement, suite à un événement émotionnel, les processus de coping endogènes et exogènes semblent interagir dans une dynamique complexe (encore mal connue) permettant dans le meilleur des cas aux individus et aux membres de leur réseau social de s’ajuster aux situations de stress tout en renforçant la qualité des relations entre eux. Ces modèles psychosociaux apportent un éclairage nouveau et prometteur sur les conditions et les déterminants de l’ajustement des patients et de leurs proches aux difficultés posées par la maladie chronique. De plus amples recherches à ce sujet permettront certainement d’améliorer les prises en charge qui visent désormais à préserver non seulement la santé, mais aussi le bien-être et la qualité de vie.
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