Avancées technologiques, digitalisation et hyper-connexion grandissantes, robotisation et automatisation des tâches intellectuelles complexes, accélération des nouvelles formes d’emploi (auto-entrepreneuriat, management de transition, portage salarial, télétravail, forfait-jour), porosité croissante des frontières entre vie de travail et hors travail, temporalités raccourcies, flexibilité et mobilité accrues des individus, des activités et des statuts, renouvellement des modèles organisationnels, … Autant de phénomènes qui bouleversent les pratiques et les représentations du travail, de l’emploi et des organisations. Les travailleurs et les entreprises sont au cœur de ces (r)évolutions. Elles sont multiples : techniques, numériques, économiques, sociales, environnementales, managériales, culturelles et interrogent sur la part d’assujettissement ou d’affranchissement qu’elles engendrent. Elles questionnent également le niveau, la typologie des connaissances à développer et leur poids dans l’exercice professionnel.S’il y a lieu de nourrir de nombreuses craintes légitimes dans leur expression, il apparait tout aussi important de réfléchir, d’abord au sens que prend aujourd’hui le travail dans un tel contexte, ensuite aux conditions socioprofessionnelles favorisant la cohésion et le développement des individus en cours de vie active.

Des défis sont donc à relever face à un univers de travail sans cesse en évolution et c’est sur ce thème majeur qu’entend s’inscrire ce congrès : comment le changement de paradigmes affecte-t-il la façon de travailler, d’interagir ou de construire sa carrière, entre formation et emploi ? Quelles sont les répercussions, bienfaitrices ou pathogènes, de ces multiples changements sur les individus et les collectifs ?
Quelles sont les dynamiques d’inventivité et d’ingéniosité nécessaires dans un tel cadre ? Quelle peut être la part des individus dans la construction d’un environnement social et professionnel enrichissant ?

Et, plus largement, qu’apportent les recherches en psychologie du travail et des organisations dans la compréhension et construction active de ces transformations ?
Quelles contributions théoriques et méthodologiques permettent l’analyse de la complexité des systèmes mouvants actuels ?

Adalgisa Battistelli, Présidente du congrès AIPTLF 2018
Christine Lagabrielle (Université Toulouse Jean Jaurès) et Dirk Steiner (Université Nice Sophia Antipolis),
co-présidents du comité scientifique AIPTLF 2018